EXPOS

ALAIN ARIAS-MISSON

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À l’occasion de sa seconde exposition personnelle à la galerie Lara Vincy, Alain Arias-Misson nous invite à une méditation dans notre imaginaire sur les rapports entre les sexes à travers ses "Cages du désir".
Dans une boîte en plexiglas transparente, contenant tangible de la réflexion rationnelle, on découvre une cage primitive fabriquée par les Indiens du Panama tissée de matières végétales et ornée de papillons de la forêt vierge. Cette cage, métaphore de la sauvagerie chaotique et irrépressible de la pulsion sexuelle, contient une autre boîte en plexiglas transparente, métonymie du sujet réduit à l'essence même de ce qui constitue son humanité, autrement dit, le "Désir". Le contenu devenant implicitement un contenant ouvert/fermé, en arrière-plan, un texte flottant légende les errances érotiques de petits personnages chamaniques "trans-parents" : mâles et femelles aborigènes aux sexes hypertrophiés -allégorie des premiers hommes- se tortillent dans des positions exhubérantes et tourmentées sur des chaises et des lits miniatures et reflètent nos relations sexuelles comiques, cruelles, lascives, grotesques et frustrées. À la pureté du plexiglas s'oppose l’archaïsme de la cage de bambou et l’atavisme de ses créatures humanoïdes.
La beauté et la sauvagerie de la végétation tropicale dans la cage et la pureté conceptuelle des figures transparentes sur un fond textuel lapidaire illustrent notre oscillation permanente entre l'incandescence de nos pulsions originelles et la rationalité de la logique pure où tout rapport sexuel peut être réduit à une simple équation algébrique.
Dans ce contexte, la galerie présentera également un choix de poèmes visuels dont les plus anciens datent des années 60 et préfigurent ces cages.
 
Repères biographiques :
Né en 1936 à Bruxelles, Belgique.
A vécu et étudié aux États-Unis.
Vit et travaille à Paris et Venise.

Parmi les innovateurs de la poésie visuelle au début des années 60 et proche du mouvement Fluxus, il s’exprime indifféremment par des poèmes-objets, des boîtes-théâtres et des livres.
En 1965, il crée le concept du Public Poem, un théâtre de rue "magique" qui consiste en l’appropriation de l’espace de la ville par la poésie. Toujours provocateur et politique, il existe dans le rapport déstabilisant qui s’instaure entre le public et le texte.
Son œuvre visuelle est un théâtre instantané où mots, objets et personnages minuscules cristallisent une histoire en fluctuation constante. Dans ce théâtre "objectale" qu’il appelle chamanique, mots et objets "agissent" sur l’artiste/observateur. C’est cette fonction psychique, "de mémoire en avant", qui constitue la dimension cachée de l’œuvre ; ce théâtre en miniature postule une ambiguïté fondamentale entre le faire-semblant et l’efficacité magique.
Publications : deux livres d’artiste sur ses poèmes publics, en 1978 "The Public Poem Book" ; en 1993 "The Visio-Verbal Sins of a Literary Saint", une composition visio-poétique de silhouettes féminines soft-porn et de photos des poèmes publics.
Et quatre romans : en 1974 "The Confessions of a madman murdered rapist bomber thief or a Day from the Journal of an Ordinary American", où il utilise les photos et coupures de journaux comme élément narratif ; en 1993 "The Mind Crime of August Saint" dans lequel il construit sa fiction sur de multiples médias visuels sans en reproduire aucun, concept qu’il nomme "superfiction" et qui a été repris dans le discours critique américain ; en 2007 "Theatre of Incest" dans lequel il cherche les racines de nos fantaisies sexuelles ; À paraître en 2010 "Tintin meets the Dragon Queen in the Return of the Maya to Manhattan, 2012".
"The Visitor", un catalogue monographique sur l’ensemble de son œuvre vient d’être édité par INAC/ Ulysse e Calypso, éd. mediterranee pour son exposition personnelle à la Galerie Entropyart à Naples en mai 2009.