EXPOS

AURÈLE

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La galerie Lara Vincy présente la cinquième exposition personnelle de Aurèle :

« Depuis l’Amoco Cadiz en passant par l’Exxon Valdez et la déforestation de l’Amazonie le chien perdu a toujours essayé de faire prendre conscience de l’imminence d’une catastrophe écologique. L’époque m’a rattrapé. Le chien perdu n’a plus alors aucune raison d’aboyer et de crier au danger il ne lui reste plus qu’à agir pour améliorer la ville et contribuer à mieux y vivre. Ainsi avec l’aide d’ingénieurs agronomes chinois nous avons pu développer l’expérience du LostDogCo2 qui gardait l’atrium du pavillon français pendant l’exposition universelle de Shanghai l’année dernière.
En tant qu’artiste et citoyen du monde, mon travail a un rôle à jouer dans le champ social et politique ou bien il ne sert à rien. Comme tout homme, je suis responsable de ce qui se passe aujourd’hui et par le biais de mon travail, j’ai la chance de rassembler un auditoire, de donner du poids aux choses. Mon devoir est donc de donner l’exemple par l’action. Ainsi, j’ai eu l’idée de détourner le motif camouflage pour en faire le CamouDog qui serait à voir comme le battle dress d’une nouvelle armée rassemblant des gens prêts à changer le monde ou tout du moins à y contribuer. »

Aurèle, juillet 2011


Le LostDog d’après Fukushima. Quand Aurèle se met au vert…

Il y a vingt-cinq ans, Aurèle découvrait dans les rues de New York un avis de recherche pour un chien perdu au nom palindromique, Bob. Dans la foulée, l’artiste rendait hommage au légendaire bleu d’Yves Klein en s’appropriant la couleur du soleil. Ainsi naissaient Bob The LostDog, « porte-parole de l’homme perdu dans les désordres du monde moderne » et le jaune de chrome n°2, baptisé International Aurèle Yellow, image mentale de l’urgence et de l’espérance pour son créateur. Une double naissance qu’un hasard chronologique a fait étrangement coïncider, en 1986, avec l’une des catastrophes écologiques majeures de la fin du XXe siècle : Tchernobyl. Bob irradié, le jaune Aurèle se mélangeant au bleu Klein : la mutation verte du LostDog était en marche. En 2010, le LostDogCo2, sculpture végétale géante présentée à l’Exposition universelle de Shanghai, participait à l’éveil de la conscience écologique urbaine : Better City Better life, thème de l’exposition, sonnait alors à la manière d’un yes we can, comme une promesse d’un avenir meilleur. Depuis il y a eu Fukushima…
Chantons sous la pluie est une exposition bilan qui nous invite à travers la figure plastique du chien perdu à nous interroger sur le péril écologique et humain qui guette le monde. Tel un sphinx impassible sous une pluie d’acide, The LostDog d’après Fukushima, graffité à la bombe et semblant tout droit sorti des entrailles d’une terre radioactive, nous fait face, et interroge : « Qu’avons-nous fait depuis vingt ans ? » et que peut l’art face aux problèmes contemporains à part « pleurer des larmes de paillettes » ?

par Déborah Boltz