EXPOS

PASCAL LE COQ

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La galerie Lara Vincy expose pour la première fois les travaux de Pascal Le Coq, créateur de la revue expérimentale OXO. « Transmutations » peu scientifiques mais pleines d'humour, ses  œuvres bousculent à la fois les frontières sexuelles, géographiques et artistiques.La galerie Lara Vincy expose pour la première fois les travaux de Pascal Le Coq, créateur de la revue expérimentale OXO. « Transmutations » peu scientifiques mais pleines d'humour, ses  œuvres bousculent à la fois les frontières sexuelles, géographiques et artistiques.
 
- Les Lubies, conçues en 2001 dans la revue OXO, sont des tableaux composés de plusieurs morceaux de drapeaux à partir d'un simple jeu de mots. Le tableau éponyme « Lubie » est ainsi constitué de la première moitié du drapeau [lu]xembourgeois et de la deuxième moitié des couleurs de la Zam[bie]. Moins nationalistes que les « Flags » de Jasper Johns, ces compositions ne renieraient pas une filiation avec Jorge Luis Borges, Piero Manzoni ou Lewis Carroll pour l'imaginaire, la liberté et l'absurde apparent. Au-delà du gag et de l'impact visuel obtenus par ces téléscopages, c'est une reconstruction du monde qui est proposée au spectateur, lequel doit chercher dans son propre univers mental le sens réel de ces compositions. [Can]ada + Vati[can] donne « Cancan », qui peut évoquer une histoire d'amour entre un bûcheron et un garde suisse aussi bien qu'un commentaire acide sur le tableau lui-même, tandis que [Mad]agascar + Sierra Le[one], dans un genre plus sophistiqué, offre une « Madone » suffisamment abstraite pour que chacun puisse y projeter sa femme idéale, beauté pure intemporelle ou femme fatale cosmopolite. Le sentiment de fierté ou de dégoût provoqué par certains symboles nationaux disparaît sous un flot d'images soudainement poétiques.
Les titres des tableaux sont souvent ridicules (« Frankenstein », « Varice », « Mégalomanie »). Ce sont pourtant bien eux qui ont présidé à la naissance de la beauté. Issues d'unions grotesques, les Lubies ont en effet toutes les qualités plastiques et frisent parfois le sublime, telles des roses apparues dans le bourbier. Par comparaison, les vrais drapeaux semblent étrangement usés, flétris, décomposés.
Pascal Le Coq a pour cela vampirisé toute l'esthétique planétaire, constituée des nombreuses formes figuratives ou abstraites présentes sur les drapeaux du monde entier. Ces images que l'on peut appeler emblèmes, symboles ou encore couleurs ont fait leurs preuves comme objets de représentation à travers le temps et l'espace et ont souvent servi à captiver les foules. Réarticulées, elles gardent leur pouvoir de séduction mais dévoilent une nouvelle aire de liberté. On n'est plus obligé de se prosterner devant elles. On peut même en rire.
 
- Ce goût pour l'irrespect est également à l'œuvre avec les « Filles de Léonard ». Cette série de portraits conçue en 1997 représente soixante artistes célèbres transformés en femmes grâce à deux opérations esthétiques fondées sur l'anagramme et la retouche photo. Les visages qui forment la base des  portraits sont tirés de livres d’art. Les attributs féminins viennent de magazines tels que Marie-Claire, Glamour et Cosmopolitain. Résultat : Kasimir Malevitch devient « Mariza Tchimiklev », une matriochka qui semble moins penser au suprématisme dynamique qu'à l'ondulé sublime de ses cheveux, tandis que Pablo Picasso campe une « Lisa Boppasco » autrement inspirée par les demoiselles d'Avignon. Les grandes figures de l'histoire de l'art tombent de leur piédestal et redeviennent soudain humaines.
 
- L'exposition se conclut par quelques sculptures, les « Miss Erotica », des ballons de sport retournés comme des chaussettes, qui ressemblent maintenant à des cactus avec leur valve exhibée. Symboles de virilité footballistique transformés en plantes d'intérieur, ces objets ont subi la même transmutation que les Lubies et les Filles de Léonard : un changement de sens, dans tous les sens du terme.
 
 
Post-scriptum. Tous les objets présents dans cette exposition ont eu une vie antérieure. Avant de devenir des œuvres d'art, ils pouvaient être acquis par les abonnés de la revue OXO en échange d'autres abonnés. Leur entrée dans le marché de l'art leur donne un nouveau statut. Le titre « Transmutations » décrit aussi cette opération.
 
Un catalogue des Lubies sera édité à l'occasion de cette exposition

 
 
Biographie
 
Né en 1964 à Chartres.
 
Vit et travaille à Pantin.
 
Il crée la revue OXO en 1996, après avoir vendu le nom de sa précédente revue « Collector » à Coca-Cola. Après dix numéros diffusés gratuitement, il met en place le « principe de variabilité OXO » : la revue se développe et se rétracte physiquement au gré de ses abonnements. Depuis 2003, Pascal Le Coq s’est attelé à la redaction d’un vaste dictionnaire dont les mille entrées définiront simultanément le système OXO et les objets produits dans le cadre de ce système.
 
 
Expositions personnelles :
 
2002
- « OXO : une collection particulière », Ville de Bourgoin-Jallieu.
2001
- «Exposition de reliefs OXO », Salon Ptolémée, Cité des Sciences et de l'Industrie, Paris.
1998
- « Inventaire », galerie RE, Paris.
 
 
Expositions collectives :
 
2003
- « lepluslegerdpi », site web.
2002
- « Exemplaires », galerie Edouard Manet, Gennevilliers.
- « Littératures pirates », La Maroquinerie, Paris.
2001
- « Critique et utopie », La Criée Centre d’art contemporain, Rennes.
- « Biennale du livre d'artiste », Pays-Paysage, Saint-Yrieix.
2000
- « Autonommées », galerie Donguy, Paris.
1998
- « Peur du vide », rue de l'Abbé-Grégoire, Paris.
- « Maisons », galerie Satellite, Paris.
- « Lectures ? », galerie des Archives, Paris.
1995
- « La rue est à nous », inauguration de la rue Marcel-Duchamp, Paris.