EXPOS

PETER VOGEL

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À l’occasion de cette quatrième exposition personnelle à la galerie (après Sculptures sonores et lumineuses en 1998, Sculptures interactives en 2003 et Son, lumière et mouvement en 2009), Peter Vogel présente une nouvelle série d’objets cybernétiques qui réagissent aux stimuli provoqués par le spectateur grâce à un jeu subtil de cellules photoélectriques et de micros.

Né en 1937, il est un des pionniers de l’art interactif. Déjà à 13 ans il bricole un magnétophone à partir de matériaux existants (têtes de lecture, moteur de vieux tourne-disques, composants électroniques…) et découvre toutes les possibilités qu’il offre de manipulation des sons. Peintre à ses débuts, il étudie la physique de 1957 à 64, tout en continuant ses expérimentations musicales et se passionnant parallèlement pour la danse et la chorégraphie. Son travail dans un laboratoire de recherche neurophysiologique à Bâle de 1965 à 75 le met en contact avec les appareils utilisés en électronique médicale.
En 1969 apparaissent ses premiers objets cybernétiques inspirés d’une expérience scientifique du neurophysiologiste William Grey Walter : la conception de structures électroniques à partir de schémas comportementaux. Ces modèles imaginaires de systèmes électroniques en forme de sculptures réagissent à l’environnement et répondent à la lumière, aux ombres et aux sons produits par le spectateur, qui se transforme ainsi en performeur. Ses œuvres ont déjà l’aspect qui les caractérisent aujourd’hui, des structures tridimensionnelles en fil de fer soudés englobant composants électroniques, cellules photo-électriques, haut-parleurs, diodes électroluminescentes… Chaque objet a sa propre construction programmée et le spectateur prend une part active dans la réalisation sonore et visuelle de l’œuvre.
Dans les années 70, il découvre la musique de Steve Reich qui le conduit à improviser de la musique minimaliste avec le système de feed-back, la séquence venant d’être jouée se superposant à la séquence précédente à l’aide de deux magnétophones ; son style musical évolue à la fin des années 70 : il crée ce qu’il appelle des polyrythmies, des juxtapositions de structures répétitives ayant d’autres périodicités.
La dimension sonore, déjà présente dans ses premières recherches, prend de plus en plus d’importance : dès 1979, de grandes installations musicales interactives telle « Die Klangwand » (Murs Sonores) devant lesquels danseurs et participants projetant leur ombre déclenchent un processus de lumière et son qui se répercute et s’intensifie à l'infini.
En 1989, une réalisation importante : le « Schaffenorchester I » (Orchestre fantôme I), un orchestre virtuel commandé à partir d’une console et composé de douze instruments qui réagissent aux ombres contrôlé par l’artiste ; présenté en France en 1998 au Musée d’Art Contemporain de Lyon, la même année au Centre d’Art d’Hérouville Saint-Clair (Caen) et en 2004 au Carré Saint-Vincent, Scène Nationale d’Orléans. Il a été suivi par deux autres « Orchestres fantôme » (Schaffenorchester II et III).

Le thème central de son travail est la recherche de modalités interactives toujours renouvelées et l'approfondissement de diverses structures musicales telles la musique minimaliste, le jazz, la musique techno et sa répétition obsessionnelle.
Si l’on pense que la cybernétique est la science des systèmes réflexes, on comprend l’échange qui s'établit entre le relief programmé et le spectateur. La structure spatiale des objets ne peut être saisie qu’avec la participation active du spectateur partenaire ; à la fois apparente et ludique, elle nous sensibilise au mécanisme lui-même et nous entraîne dans un processus créatif aléatoire.