EXPOS

RAZA

Oeuvres Présentation Artistes Presse Télécharger

YOURI VINCY &

ASHVIN E. RAJAGOPALAN

présentent




Vernissage jeudi 8 septembre

de 18h à 21h


9 septembre - 8 octobre 2022



Les 100 ans de Raza !


En 1950, Sayed Haider Raza quitte Bombay pour Paris. On sait pourtant que, même avant son départ, il était déjà une véritable force. Ayant maîtrisé l’art du paysage commercial et l’art académique, il commence à présenter ses œuvres dans les salons artistiques de la haute société à Bombay où on le qualifie d’emblée d’étoile montante. Quand le pays était pris par la passion de la libération politique, Raza se trouvait de plus en plus attiré par le mouvement pour l’indépendance. Autodidacte, il s’allie avec des artistes qui partagent les mêmes idées pour former en 1947 le groupe des artistes progressifs (Progressive Artists Group - PAG) - l’une des premières alliances des artistes modernistes. Il a même exposé avec ces artistes et s’est essayé au  cubisme. Pour Raza, le futur de l’art dans une Inde récemment libérée ne pouvait être que le modernisme. Mais il n’était pas entièrement satisfait - ni de sa connaissance de l’art moderne, ni d’où il vivait. Décidé à poursuivre ses études, il intègre l’Ecole des Beaux arts de Paris où il étudie de 1951 à 1953 grâce à une bourse scolaire.

Paris était un terrain nouveau et ouvert pour expérimenter. Les aquarelles expressionnistes, pleines de couleurs des paysages du Cachemire que Raza peignait avant son départ se transforment maintenant en paysages sombres et abstraits flottant dans le temps et l’espace. Raza compose d’étranges pièces monochromatiques avec des bâtiments, des maisons et le paysage urbain de l’Occident, et ce à la gouache ou pour la toute première fois peut être, à la peinture à l’huile. Même s’il travaillait la même thématique qu’à Bombay, ses premières peintures à Paris révèlent un apprentissage formel. Bientôt, Raza présente son travail à une exposition collective avec ses amis artistes, FN Souza et Akbar Padamsee. L’exposition est  un succès.

Mais le temps presse ! à la fin de sa bourse scolaire, Raza faisait des illustrations et des couvertures de livres. C’est à ce moment qu’il se fait remarquer par Lara Vincy, galeriste connue. Instant décisif de sa carrière quand cette dernière décide de le représenter et commence à vendre ses œuvres. La Galerie Lara Vincy montre ses peintures dès 1955 et sa première exposition personnelle y a lieu en 1958. En 1956, il reçoit le prestigieux Prix de la Critique, premier artiste étranger à l’obtenir. Peu de temps après, ses peintures retrouvent plus de confiance et il produit des paysages à l’huile. Au moyen d’une technique d’empâtement, Raza peint ce qu’il voit de sa fenêtre : la rivière, les villages et les églises. Les églises qui, sans doute, lui rappelaient l’architecture gothique de Bombay. Mais stylistiquement parlant, il incarne l’art abstrait français des années 1940 et 1950. Lorsqu’il trouve sa voie artistique, Raza commence à présenter ses œuvres à l’international.

Une nouvelle opportunité se présente au début des années 60. Raza est invité à donner un cours à l’Université de Californie à Berkeley. Il part alors aux Etats-Unis où il découvre les artistes Color Field tel que Mark Rothko ou le minimaliste Frank Stella. Après avoir enseigné en Californie, Raza est invité par la fondation Rockefeller pour passer du temps à New York. Les œuvres des abstractionnistes américains ont un effet profond sur Raza et sa sensibilité artistique. De retour à Paris, il examine sa pratique et son style. Comment peut-il pratiquer les principes de l’abstractionnisme américain tout en gardant sa propre identité ? Ses peintures deviennent moins expressionnistes, plus légères, fluides et presque pâles. De retour à Paris, il ne peint plus que ce qu’il voit. Il est pris par une nouvelle vision. Il veut que ses peintures puissent transporter le spectateur et faire des expériences transformatives. Il commence alors à fouiller dans les souvenirs des paysages de chez lui. Et le monde de la peinture miniature indienne arrive sur ses toiles. Raza commence à composer ses tableaux avec des bordures et des divisions comme les miniaturistes indiens. Il sait alors qu’il découvre quelque chose d’important, son propre langage visuel.

Durant les quarante années suivantes, Raza continue à vivre et à travailler en France. Il voyage souvent en Inde et les souvenirs de son pays natal lui donnent des idées nouvelles pour naviguer dans le monde de l’Art Moderne. Il devient très connu en Inde, y présente souvent ses œuvres. Il en va de même en Europe. Cette exposition est un hommage à la relation de l’artiste avec la Galerie Lara Vincy ainsi qu’une exploration de son parcours artistique en France.