Jean-Luc Parant
Né en 1944 à Tunis, Tunisie.
Vit et travaille en Normandie, France.
Dès toujours, Jean-Luc Parant poursuit une œuvre double d’artiste et d’écrivain tout à fait singulière. Il s’intitule lui-même « fabricant de boules et de textes sur les yeux » dès le début des années 1970. En 1962/63, il réalise ses premiers tableaux de cire en relief, puis en 1971 ses premières boules comme autant de projections d’yeux dévorant l’espace et le monde. Ce répertoire élémentaire qu’il s’est choisi, boules et yeux, a façonné son travail artistique et littéraire acharné fait d’ « obsessionnelle obstination » (Alain Jouffroy).
« Il y avait donc des peintures qui étaient déjà des peintures à la cire, sur des planches : c’étaient des bas-reliefs en cire. […] Dans ces bas-reliefs, les yeux jouaient déjà un très grand rôle. Et puis, peu à peu, la cire est passée de l’autre côté de la planche-support : c’est devenu des bas-reliefs doubles, à deux faces. C’est à partir de ce moment là que ça a évolué vers la boule : il y a eu un moment où il a fait de grandes planches avec des ventres, c’est-à-dire que le relief est devenu de plus en plus fort, à tel point qu’il y avait des demi-sphères sur la planche. Et l’évolution tout à fait normale ça a été de passer à la sphère : là vraiment, la cire a complètement dévoré, recouvert et mangé son support. »
Michel Butor dans un entretien de 1977 avec Michel Sicard à propos de Jean-Luc Parant in "Jean-Luc Parant, Imprimeur de sa propre matière et de sa propre pensée", collectif, éditions José Corti, 2004.
« La première boule a été un tableau trop gros, où les yeux, que je tentais de représenter comme s’ils étaient vrais, étaient trop gonflés et recouvraient la face et le dos, le côté droit et le côté gauche, le bord du haut et le bord du bas du tableau.
La première boule a été un tableau qui n’avait plus de dessous et de dessus, plus de côté, plus de sens. J’ai alors quitté le support du tableau, je me suis séparé de la surface plate sur laquelle je travaillais comme si la terre était devenue ronde, j’ai fait des boules. Les premières boules avaient encore le dessin des bonshommes puis des yeux, ensuite elles se sont suffi à elles-mêmes, elles sont simplement devenues mâles et femelles. […]
La boule est le tableau devenu touchable. Le tableau est la boule devenue intouchable. Comme si la sculpture était de la peinture pour les mains et la peinture de la sculpture pour les yeux. Quand une forme devient invisible elle se met en boule, quand elle devient visible elle se met à plat. Touchable, la terre en boule devient invisible sous nos pieds ; intouchable, le soleil à plat devient visible sous nos yeux. Nous touchons et tout est en boule autour de nous, comme nous voyons et tout est à plat ; ou nous ne pouvons pas toucher et tout est à plat, comme nous ne pouvons pas voir et tout est en boule.
Le tableau sans la boule c’est la vue sans le toucher, c’est la lumière sans l’obscurité, et sans l’obscurité la lumière n’éclaire rien, elle n’est que du feu qui brûle tout.
Je fais des boules pour faire la nuit et je fais des tableaux pour faire le jour. Avec mes boules et mes tableaux, j’ai les deux côtés de la terre sous mes pieds, j’ai les deux côtés de mon corps sous mes mains et sous mes yeux. »
Jean-Luc Parant dans un entretien de 1999 avec Nadine Gomez-Passamar in "Les yeux les boules, les boules les yeux", éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 1999.
Expositions personnelles (sélection) :
2011
- “Lieux de belligérance”, « Boulangerie » de la Forteresse de Salses, Salses-le-Château.
2010
- “Parantosaures”, galerie Lara Vincy, Paris.
- “Manger des yeux”, COMPA, Chartres.
- “Accumulation - Topos de l’indicible”, Espace Topographie de l’art,
- “Rêves de boules”, galerie José Martinez, Lyon.
2009
- “Dreamtime”, Musée des Abattoirs de Toulouse et salle du chaos de la Grotte du Mas d’Azil.
- “Jean-Luc Parant”, galerie Zéro L’Infini, Besançon.
- “Jean-Luc Parant : L’Évasion du regard”, Médiathèque Voyelles, Charleville-Mézières.
2008
- “Les Désordres du plaisir”, Donations Daniel Cordier, Centre Georges Pompidou, Paris.
- “(L)ivre de nuit”, galerie Lara Vincy, Paris.
- “L’Art dans les chapelles”, Chapelle Saint-Gildas de Bieuzy-les-Eaux, Morbihan.
- “Collections d'un curieux”, Musée des Beaux-Arts « La Cohue », Château Gaillard, Vannes.
- “La Coopérative”, Centre d’Art et de Littérature, Montolieu, Aude.
- “Du pareil au même”, CIPM, Marseille.
2007
- “Titi et Jean-Luc Parant”, Chapelle du Méjan / Actes Sud, Arles.
2006
- “Des yeux pour changer le monde”, galleria Peccolo, Livorno, Italie.
- “De l’infime à l’infini”, église Saint-Savinien, Melle.
- “Les Bibliothèques idéales de JLP”, Musée d’art moderne et contemporain, Strasbourg.
- “Bibliothèque idéale”, galerie Lara Vincy, Paris.
- “Titi et Jean-Luc Parant”, Chapelle de la Visitation, Thonon-les-Bains.
2005
- “Animobiles et Autonimaux”, galerie Artcurial, Paris.
- “Animaux, Le dos et la face des animaux”, Musée Denys Puech, Rodez.
- “Dix-sept artistes à 17 ans”, CIPM, Marseille.
2004
- “Dix-sept artistes à 17 ans”, Musée Rimbaud, Charleville-Mézières.
- “Éboulement”, Musée d’Art Contemporain, Lyon.
- "Boules ?”, galerie Lara Vincy, Paris.
- “De boule en couple”, avec Titi Parant, galerie José Martinez, Lyon.
- “À Boulevue”, Abbatiale de Saint-Philbert de Grand-Lieu, Loire Atlantique.
- “De couple en boule”, Jean-Luc et Titi Parant, Le Mai de l’Art, Musée départemental, Beauvais.
2003
- “Singuliers Voyages”, Domaine départemental de Chamarande, Essonne.
2002
- “Les Yeux ouverts”, Hôtel Beury, L’Échelle, Ardennes.
- “La Disparition”, Musée Rimbaud et Musée de l’Ardenne, Charleville-Mézières.
- “La Voiture rouge”, Musée d’Art Contemporain, Marseille.
2001
-“Le Voyage des yeux”, Chapelle du Genêteil, Château-Gontier.
2000
- “Le Voyage des yeux”, in « La Beauté in Fabula », Palais des Papes, Avignon.
-“Éclats”, galerie de France, Paris.
-“Les boules les yeux, les yeux les boules”, CIPM, Marseille.
1999
- "Éboulements", Réserve Géologique de Haute-Provence, Digne, France.
- "1999 et 1 boules", Centre International de Poésie, Marseille, France.
1997
- "L’Adieu aux animaux", Chapelle Saint-Jacques, Saint-Gaudens, France.
- "Le Voyage des yeux", Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie, Paris.
1994
- "The Parant Family", Galerie Thomas Babéor and Co, San Diego, USA.
1993
- Galerie Montaigne, Paris.
- Galerie Michel Rein, Tours, France.
1992
- Galerie Bernard Cats, Bruxelles, Belgique.
1991
- "Le Bouleversement", Musée National d’Art Moderne, Paris.
- Galerie Montaigne, Paris.
- Centre de Création Contemporaine, Tours, France.
1990
- "Le Bouleversement", La Chartreuse, Villeneuve-lez-Avignon, France.
1989
- Galerie du Jour Agnès b., Paris.
1987
- Pascal de Sarthe Gallery, San Francisco, USA.
- Galerie Marie Paccard, Paris.
1986
- "100 001 boules", Musée municipal, Toulon, France.
1985
- "100 001 boules", Musée d’Art Moderne, Villeneuve d’Ascq, France.
- "100 001 boules", Musée d’Art Moderne, Paris.
1984
- "Deux éboulements", Galerie J. et J. Donguy, Paris.
1983
"Deux éboulements", Musée des Augustins, Toulouse, France.
1982
- "Visite à Jean-Luc Parant", Centre Georges Pompidou, Paris.
- Musée des Beaux-Arts André Malraux, Le Havre, France.
1980
- "Rétrospective 1960-1980", Galerie Obliques, Paris.
- Galerie La Hune, Paris.
1978
- "29 manuscrits", Galerie Katia Pissarro, Paris.
- "400 boules", Galerie Chantal Svennung, Paris.
1976
- "365 boules et leurs textes", Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence, France.
1975
- Théâtre Obliques, Paris.
1971
- "Rieuchaud 71", Château de Rieuchaud, Buis-les-Baronnies, France.
1963
- "84 bas-reliefs d’yeux", Hôtel Colbert de Torcy, Paris.
Parutions récentes (sélection) :
- "Jean-Luc Parant, Imprimeur de sa propre matière et de sa propre pensée", collectif sous la direction de François-Marie Deyrolle, éditions José Corti, 2004.
- "Éboulement deux", éditions du Musée d’Art Contemporain de Lyon, 2004.
- "Le petit Parant illustré", Fage éditions, 2004.
- "Les Yeux au monde", éditions Fata Morgana, 2003.