EXPOS

JEAN-LUC PARANT

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À l’occasion de cette cinquième exposition personnelle à la galerie Lara Vincy, après nous avoir fait découvrir l’intérieur de son toucher et de son corps (l’exposition Boules ? en 2004 nous avait montré l’origine des sphères que Jean-Luc Parant modèle de ses mains depuis plus de quarante ans), l’intérieur de sa vue et de sa tête (avec les expositions de ses bibliothèques de livres en cire et en terre, intitulées Bibliothèque idéale et (L)ivre de nuit en 2006 et 2008), puis l’intérieur de l’animal fantastique qui l’habite (le ou les Parantosaure(s) en 2010), Jean-Luc Parant explore aujourd’hui les possibilités des « merveilles » ou « curiosités » qu’il collectionne instinctivement et ardemment depuis toujours en les avalant, en les faisant siennes, pour finalement nous les donner à (re)voir dans des perspectives aussi poétiques qu’inattendues.
Ainsi de ces herbiers anciens enluminés de dessins de petites boules à l’encre de Chine, de ces algues séchées ravivées par les dessins en arabesques qui les accompagnent, de ces assemblages d’ailes de papillons patiemment copiés et transcrits en dessins fantastiques, de ces mots décomposés en petites boules couvertes des lettres de l’alphabet mélangées à l’intérieur d’une tête transparente, de ces « éclatés » d’insectes camouflés de mots, de ces coquillages habités d’éboulements miniatures, de ces mues de cigales transfigurées, de ces morceaux de dentelles augmentés de signes cabalistiques, de ces enveloppes usagées mais rajeunies par le travail ciselé du stylo à leur surface…
Accumulations capricieuses et désordres du goût forment cette « chambre des merveilles » que Jean-Luc Parant tend de hasards et de discernements mêlés, manifestant par là-même, dans une sorte de conversion vers les origines du musée et de l’art, une œuvre étoilée qui nous enchante ; ses rêveries et son propre monde intérieurs en petit.
L’artiste - s’étant toujours interrogé dans ses nombreux textes de poète sur les poissons et leurs nageoires, les oiseaux et leurs ailes, les serpents et leurs écailles - éprouve ici les attributs de toutes sortes d’expressions de la nature (animales, végétales ou minérales) qui nous étonnent. Singeant la nature, Jean-Luc Parant place les thèmes fondamentaux de l’imitation et de la sublimation au cœur de ces nouvelles œuvres présentées à la galerie Lara Vincy. « Toutes les idées des arts ont leurs modèles dans la production de la nature. Dieu a créé et l’homme imite. », écrivait Buffon dans son Histoire Naturelle.
Ce petit musée Parant, hétéroclite et à visée encyclopédique, est à l’image de l’œuvre de l’artiste : dans une infinie variation bien que toujours sur le même thème, dans l’accumulation sans fin bien que toujours dans la plus grande sobriété de moyens.

 

Kristell Loquet, juillet 2012



En partenariat avec Vin et Culture, Jean-Luc Parant a conçu pour cet évènement l’habillage d’une bouteille de vin limitée à 50 exemplaires.

Une lecture de Jean-Luc Parant aura lieu à la galerie Lara Vincy jeudi 18 octobre à 19h30 précises lors du Nocturne des galeries parisiennes organisé par le CPGA à l’occasion de la Fiac.