EXPOS

PIERRE FISHER

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Rien ne se perd, tout se transforme.

 

La galerie Lara Vincy présente la première exposition personnelle de Pierre Fisher à Paris.

Né en 1983, diplômé de la Villa Arson à Nice, Pierre Fisher développe très tôt un travail polymorphe dans lequel on peut distinguer trois familles : d’abord, des objets produits « sérendipitemment » (trouvailles heureuses, découvertes inattendues, flirts entre matériaux,...) ; puis des projets liés à la curiosité pour les détails et les mystères locaux (objets fabriqués, bricolés par leurs propriétaires, légendes, fascination pour un univers pop-comics décalé...), enfin, des sculptures qui se présentent comme des déclinaisons industrielles à partir d’un matériau de base : le bois.

Ce sont ces derniers travaux qui sont au cœur de l’exposition 28250 Senonches. Ce titre fait référence au lieu dans lequel travaille l’artiste depuis le 15 décembre 2010 : une maison dans cette petite ville de la forêt du Perche, Senonches. Il y découpe et assemble différentes fibres de bois que l’on trouve chez les grossistes : Ignifuge OSB, mélaminé, mélaminé faux lino, mélaminé faux bois, Hydrofuge OSB... Cette forêt qui l’entoure, la voici désormais dans ses œuvres, recomposée, passée par la case industrie.

Bricolages insolites, témoignages d’une énergie artisanale à partir d’éléments industriels détournés de leur fonction, les différentes sortes de bois deviennent des volumes, des formes, des motifs, vite construits. Les traces de la réalisation ne sont pas masquées : chaque geste, chaque opération est perceptible. Pierre Fisher vit isolé, en forêt, mais il vit dans son époque, il ne coupe pas du bois, on le lui livre aggloméré, contreplaqué, en particules orientées. De ce petit village émergent des formes simples, « à l’américaine » comme il dit, monolithes, piliers, tubes, blocs futuristes ou bricolés. De temps à autre, un élément vient perturber ou agrémenter la forme, c’est selon : du son, des guirlandes lumineuses, des accessoires kitsch,...

Ces artifices bricolés, en évolution constante, brouillent les pistes. Aucune velléité minimaliste, aucun culte du fini, juste du brut, du flirt, du test, du bricolage, à l’infini. Une réintroduction de l’artisanat, de l’échelle humaine, à la fin de la chaine industrielle. Un retour à la case départ : la forêt. Ces totems ne forment-ils pas ensemble d’ailleurs une forêt, industrielle, artificielle ? Ou bien est-ce la maquette d’une cité fantastique dans laquelle quelque super héros aurait pitié des âmes innocentes ? Depuis cette campagne reculée et isolée, Pierre Fisher semble parler de la ville, de son temps, il joue sur le rythme, la palpitation, il témoigne de ce nouveau sort fait au bois local par besoin de construction effréné dans les mégapoles lointaines : c’est le paradoxe du jeune sculpteur de Senonches.

 

Jean-Marie Gallais, 2012

 

Un catalogue avec un texte de Jean-Marie Gallais (Pierre Fisher, Et hop !) est édité par la galerie à l’occasion de cette exposition.

 

Invité mystère : Nicolas H. Muller

 

Expositions récentes (sélection) :

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